Le rapport 2024 sur l’état des sols en Europe dévoile une réalité alarmante : la dégradation des sols s’intensifie à travers l’Union européenne (UE) et l’Espace économique européen (EEE). Chaque année, près d’un milliard de tonnes de sol sont perdues en raison de l’érosion, principalement dans les terres agricoles. Actuellement, environ 24 % des sols de l’UE sont touchés par l’érosion hydrique, et les projections prévoient une augmentation de 13 à 25 % d’ici 2050 si aucune mesure n’est prise.
L’érosion hydrique non durable affecte déjà un tiers des terres agricoles, aggravée par des pratiques comme le labour intensif. D’autres formes d’érosion, comme l’érosion éolienne et les prélèvements excessifs de cultures, contribuent également à la dégradation des sols. En parallèle, des déséquilibres nutritionnels impactent 74 % des terres agricoles, tandis que la perte de carbone organique – un élément clé pour la santé des sols – atteint 70 millions de tonnes entre 2009 et 2018 dans l’UE et au Royaume-Uni.
Face à ces défis, des solutions existent. Le rapport de l’EASAC sur l’agriculture régénératrice présente des pratiques novatrices qui non seulement maintiennent la productivité agricole, mais favorisent aussi la biodiversité, enrichissent les sols, restaurent les bassins versants et renforcent les services écosystémiques. Par exemple, l’introduction de cultures de couverture, la réduction du labour, et l’utilisation de techniques agroécologiques permettent de limiter l’érosion tout en augmentant la séquestration du carbone.
Le Parlement européen s’apprête à entamer des négociations sur une nouvelle directive visant à améliorer la surveillance et la résilience des sols. Ces publications scientifiques doivent inspirer des actions concrètes, à tous les niveaux, pour inverser ces tendances néfastes. La santé des sols est un pilier fondamental pour garantir la sécurité alimentaire, la biodiversité et la lutte contre le changement climatique. Agissons dès maintenant.