La compréhension de la réponse de la respiration des plantes au changement climatique est cruciale pour anticiper l’avenir des puits de carbone terrestres. Cependant, il devient de plus en plus évident qu’il ne faut plus séparer climat et biodiversité dans nos approches. Les modèles globaux actuels, souvent focalisés uniquement sur des aspects climatiques comme la température, peinent à reproduire des phénomènes observés, tels que le déclin de la respiration nocturne des plantes à température constante.
Une nouvelle étude propose une avancée significative en intégrant les réserves de substrats respiratoires (rapides et lentes) dans les modèles. Cette approche offre une meilleure représentation des dynamiques végétales. Mais au-delà des raffinements scientifiques, elle met en lumière un point essentiel : les solutions les plus efficaces pour atténuer et s’adapter au changement climatique reposent sur des écosystèmes riches en biodiversité.
Des puits de carbone naturels, qu’il s’agisse de forêts, de zones humides ou de sols vivants, constituent des solutions intégrées : ils stockent le carbone tout en offrant des services écosystémiques essentiels, comme la régulation des cycles de l’eau et de l’oxygène. Ces écosystèmes jouent un rôle clé dans la résilience des territoires face aux crises climatiques. C’est pourquoi il est impératif de ne plus dissocier atténuation et adaptation, ni de séparer les discussions entre climat et biodiversité. Une convergence des COP (Conférences des Parties) climat et biodiversité serait un pas décisif pour aligner ces enjeux indissociables.
Tout est lié : un dérèglement climatique exacerbe l’effondrement de la biodiversité, tandis qu’un appauvrissement de la biodiversité perturbe les grands cycles biogéochimiques, comme ceux du carbone et de l’eau. En conséquence, mettre la biodiversité au centre des politiques climatiques n’est pas une option, mais une nécessité.
Les perturbations climatiques que nous observons, comme l’augmentation des émissions de CO₂, sont en partie le résultat direct de l’effondrement des écosystèmes naturels, combiné à nos activités humaines. La solution ne peut pas reposer sur une approche fragmentée. Pour espérer résoudre les crises écologiques et climatiques, nous devons travailler sur l’ensemble des systèmes qui soutiennent la vie sur Terre.
Préserver et restaurer la biodiversité, tout en réintégrant des écosystèmes riches et fonctionnels dans nos territoires, est la meilleure réponse que nous pouvons apporter. Ce chemin nous permet non seulement de limiter le réchauffement climatique, mais aussi de reconstruire des territoires résilients et vivants pour les générations futures.
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