La vapeur d’eau représente entre 1 et 5 % de l’atmosphère, soit environ 100 fois plus que le CO₂. Son impact sur le rayonnement solaire est considérable : elle contribue à environ 60 % de l’effet de serre, contre 26 % pour le CO₂ (d’après le GIEC, à volume égal en laboratoire). Cela signifie que la vapeur d’eau est environ 300 fois plus efficace que le CO₂ pour réguler la température terrestre. Heureusement, car sans atmosphère, la Terre connaîtrait des écarts extrêmes de température, atteignant +150°C en journée et -168°C la nuit.
Sur les continents, le modèle climatique naturel repose sur la forêt de feuillus. Cette dernière joue un rôle clé en évaporant deux fois plus d’eau qu’un océan à surface égale. Grâce à cette transpiration intense, elle peut générer ses propres pluies et dissiper jusqu’à 60 % de l’énergie solaire reçue par les sols. Ce phénomène d’évapotranspiration est fondamental pour rafraîchir l’atmosphère et stabiliser le climat local.
Agriculture et urbanisme : s’inspirer du modèle forestier
En agriculture, il est essentiel d’imiter ce modèle en maximisant la production de biomasse, notamment en été, lorsque l’ensoleillement et la chaleur sont à leur maximum. Une couverture végétale dense permet d’absorber l’énergie solaire via la photosynthèse et d’évacuer l’excès de chaleur par évapotranspiration.
Les villes devraient suivre cette même logique en augmentant leurs surfaces végétalisées pour réduire les températures urbaines. À l’inverse, un désert ne consomme pas d’eau, ne génère pas de pluies et surchauffe mécaniquement. Ainsi, sur tous les continents, la végétalisation massive permet de faire reculer la désertification. En été, un champ agricole sec se comporte comme un désert, entraînant une hausse des températures pouvant atteindre 20°C de plus qu’un champ vert et vivant dans lequel on a mis en place des plantes de couverture.
Cycle du carbone et équilibre des écosystèmes
Concernant les gaz à effet de serre comme le méthane (CH₄) et le protoxyde d’azote (N₂O), leurs concentrations atmosphériques sont si faibles que leur effet est difficilement mesurable. Le CO₂, le CH₄ et le N₂O sont en réalité des gaz très rares dans l’atmosphère.
Les sols organiques stockent ces gaz sous forme de matière solide grâce à la photosynthèse. La décomposition de la biomasse les libère, mais tant que la couverture végétale est vivante, un équilibre naturel est maintenu : la production et la décomposition restent proportionnées. C’est pour cette raison que les forêts conservent des taux stables de matière organique et de carbone dans leurs sols, tout en régulant le climat via une forte évapotranspiration.
Il est également important de souligner que les sols en bonne santé ne cessent de s’améliorer physiquement lorsqu’ils sont en fonctionnement continu. Un sol vivant, riche en matière organique et en biodiversité microbienne, développe une meilleure structure, favorisant l’infiltration et la rétention d’eau. Cette évolution améliore sa fertilité, réduit l’érosion et augmente sa résilience face aux sécheresses et aux excès d’eau.
En conclusion, tout espace dépourvu de végétation se comporte comme un désert : il ne retient ni eau ni vie, et subit un réchauffement excessif. La clé pour un climat stable et vivable réside donc dans la préservation et l’expansion des écosystèmes végétaux, aussi bien en milieu rural qu’urbain.